Derrière cette magnifique vitrine de l’Angola, se cache les bidonvilles et les séquelles d’une guerre sanglante financée par ses ressources minières.
Cet état lusophone de plus de 37 millions d’habitants est dirigé par le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) depuis 47 ans. Elle a accédé à son indépendance grâce à la « révolution des œillets » initiée au Portugal en avril 1974. L’empire colonial portugais a perdu de sa superbe et l’Angola a repris sa souveraineté en main, le 11 novembre 1975. Le MPLA et FNLA ont chacun de leur côté proclamé cette victoire, mais c’est Agotinho Neto, qui prendra officiellement le contrôle du pays en 1976.
En 2022, au sortir de 27 années de conflit armé , ce pays aux multiples potentialités a connu une embellie économique, grâce à l’exploitation de ses ressources. Principal partenaire commercial de la France, premier producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, 7ème producteur de diamant, l’Angola attire la convoitise. Elle se permet un endettement important grâce à ses hydrocarbures, et ses mines (de fer, de cuivre et d’or), ainsi que de terres rares et de métaux stratégiques qu’elle peut mettre en avant.
Celle qui se réclame cinquième puissance économique est confrontée à la volatilité des prix du pétrole, qui a une répercussion sur son taux d’inflation. L’Angola est pointée du doigt, à cause de la corruption et manque de diversification dans le marché du travail.
Elle a subi une forte dépréciation de sa monnaie, caractérisée par un gonflement de la dette en devise. Le poids de la dette publique, avoisinait le taux ahurissant de 85 % du PIB et a provoqué une inflation qui franchit la barre des 20 % à la fin 2023.
Cette économie peine à effacer les inégalités de développement, car une bonne partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le taux de chômage avoisine les 29%.
Frappés de plein fouet par le chômage, les jeunes se retrouvent dans l’informel, un tiers de la population n’a pas accès à l’électricité et la moitié à l’eau potable.
Le président Lourenço en exercice depuis 2017 a reformé son économie grâce au soutien de bailleurs internationaux et en privatisant certains actifs de l’Etat depuis 2019. Il a procédé à des ajustements monétaires et un rééquilibre budgétaire, dans le but de stabiliser la dette et lutter contre la corruption.
L’Etat a soutenu le secteur privé productif pour relancer l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’agroalimentaire au travers des banques multilatérales de développement.
Il est impératif de matérialiser la promesse de campagne visant à créer 5000 emplois, chaque année depuis 2017. Il appartient aux entreprises locales de jouer le jeu en remplissant les engagements sociaux et en pérennisant les emplois.
Il est également nécessaire de subventionner le secteur privé dans la production indépendante d’électricité et inciter à l’investissement privé dans l’énergie verte.
Les femmes enregistrent des performances considérables en matière de commerce informel, surtout au niveau transfrontralier. Les accompagner dans la structuration de ce secteur générerait des revenus supplémentaires à l’Etat.
En résumé ce pays doit revoir son mode de gestion, répartir les ressources plus équitablement pour atteindre ses objectifs.
Maïmouna Dia