Dans un discours à la nation prononcé ce jeudi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, en vertu des pouvoirs conférés par l’article 87 de la Constitution. Cette décision historique marque un tournant politique majeur pour le Sénégal, et prépare le terrain pour de nouvelles élections législatives.
Le chef de l’État a justifié cette mesure en expliquant que le blocage institutionnel auquel le gouvernement était confronté l’empêchait de mettre en œuvre les réformes profondes promises aux Sénégalais lors de son élection, en mars 2024. Il a déclaré : « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. »
Cette décision, prise après consultation du Premier Ministre, du Président de l’Assemblée nationale et du Conseil Constitutionnel, intervient à un moment critique de la vie politique sénégalaise, alors que des tensions entre l’exécutif et la majorité parlementaire s’étaient exacerbées. Le chef de l’état a souligné que l’Assemblée nationale, dans sa configuration actuelle, était devenue « le dernier avatar bloquant d’un régime déchu », ajoutant que la souveraineté nationale appartenait au peuple, qui est invité à reprendre la parole lors des prochaines élections.
Le président a également insisté sur le respect de l’ordre légal, expliquant que la date du 13 septembre 2024, initialement prévue pour la Déclaration de politique générale du gouvernement, avait été imposée non pour « duper le Peuple Sénégalais », mais pour affirmer la primauté de la loi et l’autorité de l’État. Face à une Assemblée jugée réfractaire à la volonté de changement exprimée par le peuple lors de l’élection présidentielle, Bassirou Diomaye Faye a estimé que toute collaboration franche avec la majorité parlementaire était devenue impossible.
« L’ordre politique, sous mon magistère, ne supplantera jamais l’ordre légal », a-t-il affirmé, précisant qu’il n’était pas question de céder à des pratiques qui bloqueraient l’avancement de son programme. Selon lui, le choix de dissoudre l’Assemblée nationale est un acte de responsabilité envers le peuple sénégalais, afin de garantir la mise en œuvre des réformes nécessaires à la transformation du pays.
Avec cette décision, le président de la République ouvre une nouvelle phase de son quinquennat, marquée par la volonté de créer un climat politique propice à la réalisation de ses ambitions pour le Sénégal. Il appelle les électeurs à se prononcer sur l’avenir de la représentation nationale et à décider si l’Assemblée nationale doit refléter « les aspirations profondes de changement » exprimées lors de son élection.